Mère Geneviève Gallois – Vision du cloître au XXe siècle
Expositions
10 avril-7 juillet 2008
Mère Geneviève Gallois – Vision du cloître au XXe siècle
Mère Geneviève Gallois – Vision du cloître au XXe siècle
Musée - Salles d'expositions temporaires
Vision du cloître au XXe siècle

Organisée par le musée national de Port-Royal des Champs avec la participation de la RMN

Commissaires

Philippe Luez, directeur du musée national de Port-Royal des Champs
assisté de Maxence Julien

10 avril-7 juillet 2008

Mère Geneviève Gallois – Vision du cloître au XXe siècle

ACTUALITES

Mère Geneviève Gallois, moniale bénédictine et artiste a réalisé une œuvre inclassable. Cette exposition nous fait découvrir ce regard sans concession porté sur le quotidien d’une communauté religieuse où le prosaïque se mêle au divin.  

Mère Geneviève Gallois, est née Marcelle Gallois en 1888 à Montbéliard, d’une mère très pieuse, et d’un père profondément anticlérical. Entrée aux Beaux-Arts de Montpellier à dix-neuf ans, elle est très proche des milieux caricaturistes de l’époque, notamment d’Adolphe Willette, elle se lance dans une carrière artistique à Paris. De 1911 à 1917 elle expose au Salon des dessinateurs humoristes et dans de nombreuses villes européennes parmi lesquelles, Genève, Bruxelles et Gand.

Le 20 septembre 1917, Mère Geneviève Gallois entre comme postulante chez les bénédictines de la rue Monsieur, à Paris et renonce à sa carrière. Personne ne croit en sa conversion. Son père ne lui pardonne pas ce qu’il considère alors comme une lâcheté, ils ne se reverront plus.  

Le 13 décembre 1931, le docteur Paul Alexandre, premier collectionneur de Modigliani, découvre son travail dans une vente de charité. Il devient son ami et mécène et lui permet de renouer avec une pratique artistique quotidienne inséparable de sa vie religieuse. Elle lui écrit « votre opinion a fait poids et soulevé la lourde opposition qui m’écrasait ». Elle n’est autorisée à prononcer ses vœux définitifs qu’en 1939. C’est à cette date qu’a lieu sa première rencontre avec Paul Alexandre. En 1942 il lui passe commande d’une série de dessins sur la Vie conventuelle.  

L’exposition présente une sélection de plus de soixante-dix dessins parmi les cent cinquante-deux qui composent ce cycle.

Il s’agit de gouaches de petits formats qui décrivent l’ensemble des activités quotidiennes matérielles et spirituelles rythmant la vie des religieuses : Epluchage des légumes en communauté, On désherbe, Le feu : plus je tape, plus il pétille, Après matines, La vie chez les captifs volontaires, La confession sacramentelle, Le réfectoire : La Sainte Règle dit...  

Son art se définit par une réelle capacité à saisir l’immédiateté d’un geste. La violence et la dynamique du trait empruntées à la caricature sont au service des représentations de la prière, de la méditation et des tâches prosaïques qui rythment la vie des religieuses. Il en résulte une œuvre forte et insolite agrémentée d’éléments textuels, reliquat probable de son œuvre profane.

 

Le musée national de Port-Royal des Champs, est proche de l’abbaye de Saint-Louis-du-Temple de Limon Vauhallan où Mère Geneviève Gallois a vécu de1951 à 1962, date de sa mort.  

Du 10 avril au 7 juillet 2008, le musée a invité Bruno Rotival, photographe, à présenter son regard sur le quotidien de la vie des moines et moniales aujourd’hui. Tirées son exposition personnelle Le temps du silence, ses photographies sont le reflet contemporain du travail de Mère Geneviève Gallois.  

Catalogue

Textes : Philippe Luez et Stéphane Coviaux.

Paris, Editions de la RMN, 2008, 78 p.

Ill. : Après Matines, 1942-1949, gouache sur fond préparé, France, collection Paul Alexandre.

On jardine, gouache sur fond préparé, France, collection monastère de Vauhallan.