Vue de Port-Royal vers 1805
Peintures
Louis-Gabriel Moreau l’aîné
Vue de Port-Royal vers 1805
Louis-Gabriel Moreau l’aîné
Salle 5
Louis-Gabriel Moreau l’aîné (1740-1806)

Huile sur toile

171 x 114 cm

Ni signé ni daté

2016.3.001

© RMN-Grand Palais (musée de Port-Royal des Champs) / Franck Raux

Louis-Gabriel Moreau l’aîné

Vue de Port-Royal vers 1805

Description

Cette vue de Port-Royal provient d’un ensemble décoratif dont le commanditaire est malheureusement inconnu. Elle est passée en vente en novembre 2015 sous le titre « paysage avec une ferme et un pigeonnier » avec un second panneau portant le titre : « Vue présumée de l’abbaye des Vaux de Cernay ». La localisation de ces deux paysages ne fait aucun doute. Il pourrait s’agir d’un ensemble décoratif, réalisé à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle, peut-être pour un château de l'ouest de l'Ile-de-France. Le panneau représentant Port-Royal n’est pas signé ; celui représentant la vue des Vaux de Cernay porte le monogramme LM. Une aquarelle portant le même monogramme est passée en vente chez Piasa en mars 2014 sous le titre « Paysage du Vexin » (sic) et donnée à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris par le Cabinet des amateurs de dessins de l'ENSBA en 2015. Ce monogramme permet d’identifier Louis-Gabriel Moreau l’aîné (1740-1806). Peintre ordinaire du comte d’Artois, Moreau l’aîné exposa des vues de ruines jusqu’à la Révolution. Il fut conservateur et restaurateur au muséum central des arts.

Moreau l'aîné, Dessin préparatoire. 27,5 x 16 cm © Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais / image Beaux-arts de Paris

Cette vue des ruines de Port-Royal est capitale pour l’histoire de l’abbaye. Le seul dessin exécuté sur place et présentant l’abbaye après les importants travaux de 1651-1652 est celui que Philippe de Champaigne exécuta en 1654 (Paris, ENSBA), au moment où il travaille au portrait de la mère Angélique (Paris, Louvre). Les bâtiments de l’abbaye ne sont connus que par les quinze eaux-fortes de Madeleine Horthemels, gravée entre novembre 1710 et fin 1712, dont le propos est plus hagiographique qu’archéologique. Le XIXe siècle a abondamment interprété cette suite gravée, mais n’a pas laissé de témoignage de l’état du site et des ruines.

Cette vue des ruines de Port-Royal a été prise depuis la rive nord de l’étang des religieuses. On y reconnaît le pigeonnier, toujours en élévation. Au fond de la composition, on y voit le premier corps de ferme, construit au début du XVIIe siècle au moment de la démolition des bâtiments conventuels, et dont les derniers éléments encore en élévation sont actuellement en cours de restauration. Le bâtiment à gauche a été agrandi au XIXe siècle et a servi de salle de musée à la Société de Port-Royal entre 1990 et 2004 avant d’être réaménagée par le musée en 2007 en salle de concert. Les travaux de 2007 ont effectivement révélé des enduits probablement XVIIe siècle dans cette partie de la salle.

© Musée de Port-Royal des Champs

Historique

Paris, Christie’s, 12 novembre 2015, n°34 (« paysage avec une ferme et un pigeonnier » avec un second panneau portant le titre : « Vue présumée de l’abbaye des Vaux de Cernay ») ; la paire acquise par un collectionneur ; la Vue de Port-Royal acquise par l'Etat auprès de ce collectionneur en 2016.

Sources et Bibliographie

Expositions